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Œuvre originale de Matthew Herbert

FIVE THOUSAND DOGS

Voici un extrait. La durée de l'œuvre complète est de 2'58".

Cette œuvre fait partie d'une série qui nous imagine flotter au-dessus d'une ville pour sélectionner un aspect de l'activité humaine à écouter. La série culminera dans un projet d'une heure composé d'un milliard d'événements audio.

Ici - des chiens. 5000 aboiements ont été identifiés et isolés par des scripts d'apprentissage automatique à partir de vidéos sur Internet, puis "disposés à la file et bout à bout en utilisant  tout de même un filtrage pour aider à accorder nos oreilles à une manière différente d'écouter". On entend des sons de joie, d'agression, de demandes d'attention et tout ce que les chiens expriment si bien d'autre, mais le travail de l'artiste interroge également ce qui se cache derrière cette cacophonie. Dans le cas présent, il attire l'attention sur l'industrie de l'alimentation animale dont l'ampleur et l'impact sont stupéfiants - les aliments pour animaux de compagnie sont responsables de plus d'un quart de l'élevage américain : "C'est un autre aspect cruel de notre système alimentaire, un véritable gâchis d'une  violence disproportionnée".

Ce travail puissant est également courageux. En effet, quelle controverse de suggérer qu'il y a une certaine hypocrisie dans le fait d'élire certains animaux "animaux de compagnie" et de considérer le reste comme "dispensables" !

Quelque chose dans cette pièce évoque "The Human Chord", un roman d'Algernon Blackwood de 1910 : "Les premières lettres de la syllabe initiale de ce nom divin et magique passaient sur le monde... déplaçant les myriades de molécules qui le composaient par la tension et l'agitation de ses vastes harmoniques... en changeant le modèle."

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