Original work by Laurie Anderson

Your Eyes in My Head

This is an extract. The full piece is 21'34".

Cet autoportrait profondément philosophique utilise des écouteurs pour une pièce binaurale spatialisée qui offre l'immersion totale et l'intimité que seul le son intra-auriculaire peut offrir. Les écouteurs nous placent dans le corps de l'artiste, suscitant l'empathie par la proximité au cours d'une méditation bouleversante sur la mort, la présence et le corps, livrée dans une dynamique extrême.

Este autorretrato profundamente filosófico emplea auriculares para una pieza binaural espacializada que ofrece una inmersión e intimidad total que únicamente el sonido en el oído puede proporcionar. Los auriculares nos sitúan en el cuerpo de la artista, provocando empatía a través de la proximidad durante una sobrecogedora meditación sobre la muerte, la presencia y el cuerpo, expresada en una dinámica extrema.

This deeply philosophical self-portrait employs headphones for a binaural spatialised piece that delivers the total immersion and intimacy that only in-ear sound can afford. The headphones put us in the body of the artist eliciting empathy via proximity during an overwhelming, intimate meditation on death, presence and the body, delivered in dynamic extremity.

Anderson, raconteur de naissance, utilise une voix de ventriloque pour créer une perspective délirante. Dans un format linéaire, l'histoire se déroule comme un monologue interne, entremêlant une certaine vérité nue de l'esprit humain fragile avec la dure menace des réalités extérieures, illustrée par les interruptions abruptes du scanner cérébral. Grâce à une immersion sonore et émotionnelle, le son s'appuie sur une philosophie du corps pour aller au-delà de la logique, animant nos connexions cachées en tant qu'êtres. Contemplant la mort, un passage vers « quelque chose d'autre » ou peut-être vers rien, Anderson murmure « comme on est solitaire ».

Anderson, una narradora natoa utiliza una voz ventrílocua para crear una perspectiva delirante. Con un formato lineal, la historia se desarrolla como un monólogo interno, entrelazando cierta verdad desnuda del frágil espíritu humano con la dura amenaza de las realidades externas, ilustradas por las abruptas interrupciones del escáner cerebral. Empleando la inmersión sonora y emocional, el sonido trabaja a través de una filosofía del cuerpo para llegar más allá de la lógica, animando nuestras conexiones ocultas como seres. Contemplando la muerte; un pasaje a «algo más» o posiblemente a nada, Anderson murmura «cuánta soledad».

A natural-born story-teller Anderson uses a ventriloquial voice to create a delirious position. A linear format, the story unfolds as n internal monologue, interweaving the naked truth of humans’ fragile spirit with the harsh menace of external realities, illustrated by the abrupt interruptions of the brain scanner. Employing sonic and emotional immersion the sound works through a body-philosophy to reach beyond logic, animating our hidden connections as beings. Contemplating death; a passage to ‘something else’ or possibly nothing, Anderson mutters “how incredibly lonely.”

La poésie des courts monologues d'Anderson, qui manipule sa voix en deux personnages, nous fait basculer entre deux mondes, celui de la machine et celui de l'esprit. Le monde métaphysique dans lequel nous sommes libres, intemporels, omniprésents dans nos têtes, se fond dans le monde physique qui nous lie au temps terrestre, à nos corps, soumis à l'effrayante machine. Préfigurant la mort, la brutalité et la poétique des cadavres en décomposition dans les flammes à Varanasi. Dans les deux domaines, la voix dément que nous sommes plus que le corps et la machine.

La poesía de los breves monólogos de Anderson, al manipular su voz en dos personajes, nos desplaza entre dos mundos: la máquina y la mente. El mundo metafísico en el que somos libres, somos atemporales, omnipresentes en nuestras cabezas, se funde con el físico que nos ata al tiempo terrestre, nos ata a nuestros cuerpos, sometidos a la aterradora máquina. Prefigurando la muerte, la brutalidad y la poética de los cadáveres en descomposición en llamas en Benarés.

The poetry of Anderson’s short monologues as she manipulates her voice into two personae, shunts us between two worlds; machine and mind. The metaphysical world in which we are free, we are timeless, omnipresent in our heads, melts into the physical one which binds us in terrestrial time, binds to our bodies, subjected to the frightening machine. Foreshadowing death, the brutality and poetics of decaying corpses in flames at Varanasi. In both realms, the voice belies that we are more than both body and machine.

Remettant en question la grande pulsation qui perturbe l'esprit, « Your eyes in my head » est un voyage à travers la solitude, avec des actions quotidiennes d'affirmation de soi comme la respiration, l'ingestion, le jogging, le brossage des dents, qui sont l'antithèse de la mort. Anderson affirme que nous ne sommes pas nos réflexions, nous sommes plus grands. Comme Mladen Dolar le dit dans son livre A Voice and Nothing More : « la désacousmatisation n'existe pas », car « la source de la voix ne peut jamais être vue, elle provient d'un intérieur non divulgué et structurellement caché, elle ne peut pas correspondre à ce que l'on peut voir ». Encadrant notre condition commune de panique corporelle, de course frénétique, de chuchotement, de tapotement sur le clavier, les pensées répétitives d'Anderson deviennent le train qu'elle tente d'éviter.

Cuestionando el gran pulso que perturba la mente, «Tus ojos en mi cabeza» es un viaje a través de la soledad, con acciones cotidianas de autoafirmación como respirar, ingerir, caminar, cepillarse los dientes, todo ello como la antítesis de la muerte. Anderson postula que no somos nuestros pensamientos, sino algo más grande. Como dice Mladen Dolar en su libro ‘A Voice and Nothing More’: «no existe tal cosa como la disacousmatización», porque «la fuente de la voz nunca puede verse, surge de un interior no revelado y estructuralmente oculto, no puede coincidir con lo que podemos ver». Enmarcando nuestra condición común de pánico corporal, carrera frenética, susurro, golpeteo del teclado, los pensamientos repetitivos de Anderson se convierten en el tren que intenta evitar abordar.

Questioning the great pulse that perturbs the mind, “Your eyes in my head“ is a journey through loneliness, with self affirming daily actions like breathing, ingesting, jogging, brushing teeth the antithesis of dying. Anderson posits that we are not our reflections, we are larger. As Mladen Dolar puts it in his book ‘A Voice and Nothing More’: “there is no such thing as disacousmatization,” because “the source of the voice can never be seen, it stems from an undisclosed and structurally concealed interior, it cannot possibly match what we can see.” Framing our common condition of bodily panic, frantic running, whispering, tapping at the keyboard, Anderson’s repetitive thoughts become the train she tries to avoid.

Nous écoutons Anderson s'écouter elle-même, chaque fois qu'elle se retourne, jusqu'à ce que la voix, la machine et la mouche (signifiant la mort) ne fassent plus qu'un.

Escuchamos a Anderson escucharse a sí misma, cambiando cada vez hasta que finalmente la voz, la máquina y la mosca (un significante de la muerte) se convierten en uno.

We listen to Anderson listen to herself, each time flipping until finally the voice, machine, and the fly (a signifier of death) become one.

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