En Es

Œuvre originale de Abdullah Miniawy

First letter pronounced in human history

Voici un extrait. La durée de l'œuvre complète est de 2'12".

Cette œuvre d’une belle intimité explore les sonorités de la langue arabe, dont la longue tradition orale se retrouve dans la poésie contemporaine, particulièrement parlée. L’exécution verbale du poème, aux résonances gutturales, se fait mimétique du contenu qui décrit le démantèlement de l’unité structurale d’une famille. Les tensions émanant de chacun des membres, ainsi que les lamentations de la mère, déclenchent une sorte de signal d’alarme invitant le lecteur à cesser sa lecture.

Le poème réfléchit à la naissance comme signe du surgissement de l’inconnu. Il s’interroge simultanément sur l’origine du premier mot et de la vie. En se focalisant sur la langue arabe, qui utilise des phonèmes tels ق et ع – tous deux émanant de ce lieu précis où "la luette blesse la gorge" – universellement ressentis, mais rarement produits dans l’élocution occidentale, l’artiste explique : "Je crois que la question d’existence est inséparable des notions d’anatomie et de son. Ici, l’anatomie fonctionne comme une carte de l’univers. Le son constitue une clé de lecture des codes qui y sont encryptés".

"J’ai créé un portail dans lequel je rencontre toutes les personnes que je souhaite rencontrer. Je continuerai ainsi, même à l’issu de ma courte réalité". Au cours du Printemps arabe, les vers de l’artiste ont fait l’objet de graffitis, notamment dans le camp de Yarmouk en Syrie.

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